mardi 16 février 2010

Les insomnies d'Albin Mazon



... ou les balbutiements d’une médecine pour tous.





27 décembre 1890

Histoire de l’Institut des Frères (ou des Pères) Médecins

 Albin Mazon
Alias le Docteur Francus ou Charles Blain
Accès au texte manuscrit

"Pour le moment, c’est l’histoire d’un monde qui n’a jamais existé. Mais il y a longtemps que l’idée est en germe dans mon esprit comme on pourrait le voir dans un passage du « Voyage autour de Privas ».
Le froid de ces temps derniers et la lettre que j’ai reçue hier de M. PAYRARD, curé de Cayres (Haute-Loire), ont commencé à le faire pousser en ont déterminé l’éclosion. J’y ai longtemps rêvé dans mon insomnie de cette nuit et j’ai résolu de m’en faire l’apôtre. Comment la faire réussir ? Si j’avais la foi ardente, le dévouement, le courage des saints d’un autre temps, de St Jean François Régis, de St Vincent de Paul, je les imiterais, je m’y donnerais tout entier et probablement je le ferais triompher. Mais je ne suis pas un saint, j’ai plus de 62 ans, j’ai une famille à élever et protéger, et c’est par d’autres moyens qu’il faut poursuivre la réalisation de mon projet. En somme, je voudrais faire pour l’assistance médicale dans les campagnes ce que Jean de la Salle et Mr Rivier [1] ont fait pour l’instruction primaire des classes pauvres. Mon Institut des Frères Médecins sauverait une infinité de vie précieuses à une époque où tous les statisticiens signalent avec effroi la dépopulation de la France Or, tout libre penseur que je sois, je comprends fort bien que pour arriver à faire des médecins dévoués et désintéressés, capables d’exercer leur pénible fonction, dans des pays déshérités, à travers toutes sortes de dégoûts, de fatigues et de dangers, il faut un miracle et que le sentiment religieux est seul capable de le faire. Voir ce qu’on a fait dans ce but sur le terrain laïque. Faire un article exposant brièvement mon idée sous forme d’une lettre à Magnand (ou à Brisson) et le porter au Figaro. Le patronage de ce journal peut avoir un retentissement immense. A défaut du Figaro , m’adresser à Hervé pour le Soleil, à Dénéchaud pour l’Eclair ou à Ernest Daudet (Petite Presse). En causer avec Barthélémy St Holaire, M. Lesourd [2]  (Gazette des Hôpitaux) le Docteur Roussel [photo ci-dessous]
.


Ce dernier me dira mieux que personne où en est l’assistance médicale dans notre pays. [cf la loi Roussel]

Décidément, j’ai de la philanthropie dans le sang. Mon père  [3] se dévoua à la création d’un hôpital à l’Argentière et réussit indirectement, car c’est son initiative qui détermina l’achat du château dont on fit l’hôpital actuel.
Quelle belle fin de vie j’aurais, si d’une manière ou de l’autre je pouvais contribuer à la réalisation de l’Institut des Frères Médecins ! [4]

(Ceci écrit le 27 décembre à 6 h. du matin.)"


Source : extrait de l’Encyclopédie d’Albin Mazon - AD de Privas

Commmentaires :

[1] Pourrait-il s'agir de Monsieur Rivière, instituteur en 1878 à l'école de St Vincent d'Ardentes (dans l'Indre) ? Les éléments du texte ne me permettent pas de le savoir. Mais je vous convie tout de même à visiter Le site de l'école où un historique est particulièrement bien fait et même si Monsieur Rivière n'est pas le Monsieur Rivier auquel fait allusion Albin MAZON, il doit lui ressembler comme deux gouttes d'eau.

[2] Le Docteur LESOURD a été Directeur de la Gazette des Hôpitaux.
 
[3] Le Docteur Victorin MAZON (1796-1861). Ne pas manquer l'article d'Eric Darrieux qui est une mine d'informations.
 
[4] La Sécurité Sociale verra le jour en 1945 pour faire face à l'immense vague de souffrance générée par la guerre. Mais elle aura tout de même été précédée depuis la fin du XIX° siècle par de nombreux aménagements et dispositifs successifs, autant de tâtonnements pour que la médecine soit financièrement accessible au plus grand nombre et que les pauvres bénéficient des soins au même titre que les riches. Il aura fallu beaucoup de temps pour que le rêve d'Albin Mazon fasse son chemin. Il n'aura pas pris la forme imaginée par l'auteur (pour lui, indiscutablement, ce ne pouvait qu'être sous la houlette des religieux), mais les remaniements divers qui ont cheminé au cours des années aboutiront au même résultat : celle du remboursement des soins par une "sécurité sociale" et l'élaboration du système mutualiste.
Albin Mazon serait bien tristement surpris de voir à quel point, des décennies après la mise en place de ce fantastique projet, la misère et les inégalités reprennent leur droit.

Frédérique Imbert


La peste, la justice divine et le Curé de Sablières

Les notes du Curé de Sablières, en 1720, sur le fléau qui ravagea le pays.

Cette année 1720 la Provence a été affligée
du fléau terrible de la peste, dans trois
mois qui sont septembre, octobre et novembre
elle a emporté dan la seule ville de Marseille
plus de cent mille personnes; la ville d'Aix
a eté aussi considérablement endommagée
et la crainte de ce mal contagieux a
donné l'allarme dans tout le royaume
et fait prendre de grandes precautions
partout. Dans les villes on fait garde
exacte n'y recevant aucun etrangers
s'ils n'ont de certificats de santé, ce qui
a interrompu le commerce. Le Rhone
est si exactement gardé qu'on espère
par la de garentir le Vivarès. La
suitte faira voir si Dieu aura eu egard
a toutes ces précautions n'étant pas
exempts de peché nous ne meriton
pas d'être exempt des fleaux de
Sa Justice

-------------------------
II -
La presente année 1721 la peste s'est
declarée dans le Gevaudan, la Canourgue,
Marvejol, Mende et quelques villages
circonvoisins en ont été extremement
affligés, et malheureusement le mal
s'est introduit dans le vivarès par la
foire de St barthelemy a St genies, ou
plus de la moitié des habitans de cette
paroisse sont morts de peste, Mr le Curé
a ete du nombre n'ayant rien ménagé
pour secourir son pauvre peuple. cette paroisse
a demeuré bloquée par une ligne des
troupes pendant dix mois que le mal y
a duré, il faut croire que cette
precaution jointe a la garde exacte
qu'on a fait partout a preservé ce
pays au mois jusqu'ici, a la reserve
toutefois de Laurac et des Chambons
ou sont morts presque touts les religieux.
Ce pays cy regardé comme infecté est
actuellement fermé par deux lignes
de troupes du Roy qu'il est defendu
de passer sous peine de la vie. Ces
lignes sont de Pradelle a la riviere
d'Ardeche. Le commerce de ce pays
ne s'etand pas, au dela il n'en sort
rien et il n'y entre rien qu'a travers
les barrières etablies en divers endroits.
Jusqu'ici cette paroisse et les circonvoisins
jouissent d'une santé parfaite, me
seigneur nous donne le temps de
faire pénitence, d'implorer sa
miséricorde et de nous mettre
dans de saintes dispositions pour
pouvoir luy emender avec confiance
qu'il daigne nous preserver de
ce fleau terrible de Sa juste colère.
1721

Note :

Cette année 1722 nous avons vu par
la misericorde de Dieu cesser le fleau
de la peste qui avait rependu une si
grande terreur dans tout le pays. Il n'y
a eu aucun malade dans les endroits
pestiférés depuis le mois de may dernier
et les lignes que formaint les troupes du
Roy ont eté levées le 15 de novembre
passé et le commerce retabli et le te
deum chanté dans toutes les eglises en
action de grace.


Source : AD07 commune de Sablières - Registre 1721 -
Relevé par Zénobie

Baptême de cloches à Rochepaule

l'an mil sept cent cinquante et le sixième jour du mois de septembre jay bénis par permission accordée de mr.de saint Cierge vicaire géneral de monsigneur Leveque de Valence quatre cloches dont trois appartiennent à la communauté, et la quatrième aux pénitens du d. rochepaule Le parrain de la plus grande été
monsieur Louis Duvernay prieur et seigneur de rochepaule sa maraine dame marie anne Duranc de joux de la fayole. le parrain de la seconde a été mr. noble jean joseph de la fayole et sa maraine demoiselle marie rose de losme du lieu de ribes. le parrain de la troisième a été mr. pierre chabert des omes et sa maraine demoiselle marie anne delosme dubanchet et le parrain de celle des pénitens à été mr noble jean baptiste de La Fayole de mars et la maraine
demoiselle jeanne chabert des omes.

Source : AD 07 Commune de Rochepaule 17850/1768 page 10/379
Relevé par Dominique Aubry

La comptine des enfants trouvés

Comment étaient choisis les prénoms des enfants trouvés, à St Etienne.





Source : RFG N°174
Transmis par Raymond 

HAUT DE PAGE

Effondrement de leur maison

Le 8 janvier 1724 sont decedes de mort violente par lecrazement de lars maison
François BRUN et Jeane SIMON sa femme et deus de lars enfans inhumes au cimetiere
le 9 presens Claude ESTIENNE Pierre CAYRIER
 
Source AD07 commune de BURZET registre 1697/1724 page 388
Relevé par Claude Tessier


Que de neige à Aubignas, l'hiver 1663 !

Cette année 1663 la veille de Sainte Appolonie et quatre jours de suite
tomba une si grande quantité de neige dans ce pays à dix ou douze lieues
à la ronde qu'il y en avait quatre ou cinq pans par jour, et dans le Coiron
jusqu'à sept pans, laquelle dura près de six semaines. Le bétail ne pouvait
aller paître de trois semaines chose qu'on n'avait jamais vue de vie d'homme. 
* Nota : un pan = entre 22 et 25 cm selon les régions
Source : AD07 Commune d'AUbignas Registre 1608-1705 p. 108
Relevé par Raymond

Une enfant trouvée à Burzet

Le 13/12/1736 "a ete enterree dans le cimetiere de l'Eglize de
BURZET une jeune fille agée denviron cinq a six ans a ce quelle
disoit et sappeloit Janette et se disoit de LAUSONNE et ne savoit
pas son surnom ny nommer ny son village ny ses parents elle etoit
estropiee des reims et avoit ete trouvee le long du chemin de
la coste de BURZET ont assisté a son enterrement Charles RANCEL 
Antoine MAZON dudit BURZET ill.
 
Source AD07 - Commune de BURZET - Registre 1725/1739 page 283
Relevé par Claude Teyssier

Mort subite à Palliers

L'an mille sept cent quarante trois et le septieme juillet a été enterré
au cimetiere de Burzet Jean François TYRANS de Pallier et est décédé le sixieme dud 
sans avoir reçu les sacrements de leglise a cause de mort subite procurée par le 
tonnere present Marc SEYTHE illit.
MASCLARY vicaire
 
Source : AD07 - Commune de BURZET - Registre 1740/1752 page 111
Relevé par Claude Teyssier 

lundi 15 février 2010

Mariage à Cros de Géorand - 1872


Mariage de ALLEMEND Louis et MOULIN Henriette à Cros de Géorand le 15 11 1872
L’an 1872, le 15 du mois de novembre à 2 heures du soir, par-devant nous soussigné Gilbert ROCHETTE, maire, officier de l’état civil de la commune du Cros de Géorand, canton de Montpezat, département de l’Ardèche, sont comparus publiquement et dans la maison commune :

1° ALLEMEND Louis, profession de cultivateur, né le 13 octobre 1845 au Cros de Géorand, domicilié au dit Cros, fils majeur légitime de feu Louis ALLEMEND, profession de cultivateur, domicilié au dit Cros et de AVOUAC Henriette, profession d’aucune, domiciliée au dit Cros. Le dit comparant ayant le consentement de son dit père étant décédé dans cette commune le 13 octobre 1864 ainsi qu’il résulte de son acte de décès que nous avons vérifié ; et sa dite mère se trouve incapable de manifester sa volonté pour cause d'imbécilité ainsi qu'il résulte du certificat délivré par M. Ceysson, docteur en médecine au Monastier (Haute Loire) et en outre n’ayant aïeul ni aïeule pour représenter ses père et mère, nous l’avons marié comme personne libre et majeure.


2° Et TAULEGNE Rose, profession de ménagère, née le 1er janvier 1852 à Issarlès, domiciliée au lieu du Lac, fille majeure et légitime de Louis TAULEGNE profession de cultivateur, domicilié au lieu du Lac et de défunte MOULIN Henriette, profession de ménagère domiciliée à Issarlès. La dite comparante ayant le consentement de son dit père ici présent, sa dite mère étant décédée à Privas le 3 décembre 1854 ainsi qu’il résulte de son acte de décès.


Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entr’eux et dont les publications ont été faites devant la porte principale de notre Maison-commune […]

Source : AD07 Commune de Cros de Georand Registre 1872 
Relevé par Alban 

Procès verbal et transport de cadavres

Procès verbal de transport et visite de deux cadavres 10.11.1800

Cejourdhuy dix neuf brumaire an neuf de la Rep. Francaisela Rep. Francaise a onze heures du matin nous Vincent Pierre Louis CHALAS, Juge de Paix et en cette qualité

Officier de Police Judiciaire du Canton de MONTPEZAT dept de l'Ardèche étant instruit par la rumeur publique que le jourdhier vers les cinq a six heures du soir il s'est commis deux meurtres affreux sur les personnes des cit[oy]ens Baptiste RIEU dit BOUSCHON cabaretier et Joseph CLEMENT dit DANIEL, h[abit]ants dud Montpezat, sur le chemin vicinal de Montpezat au lieu de Bouteilles meme commune, étant accompagné du cit[oy]en Pierre CHAMPALBERT chirurgien, demeurant audt Montpezat, dont nous avons requis l'assistance a l'effet par luy de procéder en notre présence aux opérations cy après dont nous luy avons fait connaître l'objet et encore assisté du cit[oy]en Victor VERGEZE notre greffier et de la Brigade de Gendarmerie de cette residence dont nous avons aussi requis l'assistance, nous nous sommes en conséquence transportés au chemin tout près de la maison du cit[oy]en Joseph SUCHON dudt lieu de Bouteilles? [renvoi 1] sur lequel nous avons effectivement trouvé lesdts RIEU et CLEMENT morts, distants l'un de l'autre d'environ vingt cinq ou trente p??? [renvoi 2] ledt RIEU a la renverse et ledt CLEMENT aussi de cette manière, tous les deux la face tournée par conséqu[ence] vers le ciel, ce dernier ayant sous son cû ( cul ?) un sac contenant environ deux boisseaux bled, se après quoi, nous avons requis ledt CHAMPALBERT d'en faire la visite a l'instant a quoi procédant ledt cit[oy]en CHAMPALBERT a remarqué que ledt CLEMENT a recu un coup de feu que [la] bale est entrée au millieu du teton gauche, qui a percé le cœur et penetré en[viron ?] trois pouces, lequel coup luy a causé la mort, que de ce meme coup ledt CLEMENT a encore recu sur la poitrine quinze a seize plomgs ou postes  et a l'égard dudt RIEU il a aussi remarqué que celluy ci a recu deux coups de feu dont une bale la atteint [renvoi 3] a un pouce au dessus du nombril qui a traversé le foy et a sorti par les reins ou vertebres de derriere, que l'autre coup ?? de plomf ou de postes la atteint sur la figure et la poitrine une poste ayant pénétré dans la jugulaire du coté droit entrant un demi pouce et les autres n'ayant fait que percer la peau desquelles déclarations il résulte que lesdts RIEU et CLEMENT sont morts de mort violente et quils ont été tués par des armes a feu.

En conséquence et attendu que la cause de leur mort est connue, et que toutes autres recherches a cet égard seroient innutiles, nous avons déclaré que rien ne s'oppose a ce que leurs corps ne soient inhumés suivant les formes ordinaires, et avons de ce que dessus dressé le présent procès verbal pour servir et valoir en ce que de droit et nous sommes signé avec lesdts CHAMPALBERT, Officier de Santé et VERGEZE, notre greffier, au susdt chemin les jour, heure et an que dessus.

Signatures :
CHAMPALBERT Officier de Santé
CHALAS
VERGEZE Greffier


Source : AD07 Commune de Montpezat registre 1799-1801  p301 à 304
Relevé par Fabienne