jeudi 3 janvier 2008
Un vieil homme brulé vif - Janvier 1906
Source : AD 07 - La Croix de l'Ardèche - Janvier 1906
Relevé par Une du Teil
mercredi 2 janvier 2008
L’affaire Jacques MARLHINS
Cet acte n’a pas été rédigé par le curé du lieu mais envoyé par un greffier de la cour des Tournelles de Toulouse.
Voici la transcription de ce document :
« Nous greffier audiencier et garde sacs* de la chambre Tournelle du parlement de Toulouse certifions à tous ceux qu’il appartient que le nomme Jacques MARLHINS dit Saralier natif du lieu d’Issas** a été rompu a la place Saint Georges, le vingt deux septembre mil sept cent soixante neuf en execution d’un arret de la dite cour et que le verbal de sa mort est en notre pouvoir devers le greffe, en foi de quoy le presant est delivre pour le seulement a la veuve au dit Marlhins. Fait à Toulouse le vingt octobre mil sept cent quatre vingt .
Chamayon »
* Archiviste des pièces d’un procès
** Lieu dit de la commune d’Arcens (07)
LE JUGEMENT DE TOULOUSE
Ce document a été publié sur la liste de discussion « Racines ardéchoises ». Le sort de cet homme, le fait qu’on le retrouve à Toulouse, le fait que son décès soit mentionné en Ardèche onze ans après l’exécution a intrigué les participants du forum. Quelqu’un s’est demandé s’il serait possible d’avoir le jugement du tribunal de Toulouse pour savoir ce qui s’était passé, et voilà qu’un autre participant obtient ce document et le publie sur le forum. Pour lire le jugement de Jacques MARLHINS, cliquez sur le lien.
La transcription :
Transcription de l'Arrêt de la Chambre de la Tournelle - Parlement de Toulouse du 20 septembre 1769
Du vingtieme septembre mil sept cent soixante
neuf en la chambre d’accusation, présents
Messieurs Drouyn de Vaudeil premier président,Drudas, Cassand,
Fajote, Gauran, Carbon, Lavurry
Perés, St Félix, Novitat rappr. (pour rapporteur)
De Novitat
Veu le procés fait par les officiers ordres (pour ordinaires)
de Chalançon a la requette du procureur
juridictionnel dudit lieu contre Jacques Marlhins
accuzé d'assassinat et vol, prévenu prisonnier
aux prisons de la conciergerie appellant de leur
sentance contre luy rendue par les dits
officiers le 4 may 1767 et le dit Marlhins
oui sur la scelette en sa cauze d'appel.
Lire la suite de l'arrêt
Jacques traverse la ville de Toulouse dans la charrette du supplicié.
Il est conduit en premier lieu devant la cathédrale St Etienne de Toulouse, où un cierge dans les mains, il doit demander pardon de ses fautes à Dieu.
Puis la sinistre charrette le conduit à la place St Georges où a lieu son exécution. C’est là que se pratique cette macabre mise en scène, destinée à faire réfléchir le peuple. La place St Georges est devenue aujourd’hui un lieu de promenade et de détente .
Mais cette charmante place de Toulouse avec son jardin d’enfants n’a pas oublié ses heures noires du passé. Pas de mention de la mise à mort de Jacques Marlhins en ce lieu. Mais tout de même l’ancienne utilisation de la place St Georges est rappelée par le souvenir de Jean Calas, injustement condamné au même supplice de la roue, 20 ans avant Jaques Marlhins.
Jean Calas est connu par l’engagement de Voltaire pour sa réhabilitation.
Un petit square porte le nom de Jean Calas et une plaque rappelle l’injustice qui prévalue à son horrible supplice.
Voilà pour les derniers lieux que fréquenta Jacques MARLHINS en ce monde.
Mais qui était Jacques Marlhins, l’ardéchois ? Qu’avait-il fait pour en arriver à être condamné à mort ? C’est ce que nous avons cherché à savoir.
LA VE DE JACQUES MARLHINS
Le Jugement de Toulouse nous dit que Jacques Marlhins est né à Issas. La consultation de la base de données de L’IGN nous apprend que Issas et un lieu-dit situé dans la commune d’Arcens (07). Si l’on cherche dans les registres paroissiaux d’ Arcens on trouve bien la naissance de Jacques MARLHIENS le 28 juillet 1732. Il est baptisé dés le lendemain
Il est le fils de Augustin et de Marie Journal . On ne trouve pas de naissance d’un frère ni d’une sœur a Arcens. Pourtant il a bien au moins une sœur, Marianne, dont on trouve le mariage plus tard.
Jacques MARLHINS se marie avec Jeanne Marie REY le 15 septembre 1761 à St JULIEN LABROUSSE ( 07 )
De cette union vont naître 3 enfants dont le dernier le 30 janvier 1766 ne vivra que trois jours. Jusque là , la vie de Jacques MARLHINS ressemble à toutes celles que l’on retrouve pour nos ancêtres. Alors que se passe t-il entre cette date du 30 janvier 1766 et la condamnation de Jacques le 4 mai 1767 par les officiers ordinaires de CHALANCON ( 07 ) ?
Le jugement rendu dans cette bourgade Ardéchoise devrait nous l’apprendre. Mais ce document, s’il existe encore, est introuvable aux Archives Départementales de l’Ardèche.
Généralement dans les actes de sépulture de l’époque, les curés mentionnent les causes de morts qui sortent du commun. Donc la consultation des actes de sépulture pour la période de janvier 1766 à mai 1767 s’impose.
Il n’y a pas à St Julien Labrousse durant cette période de mort violente mentionnée. Rien non plus de particulier dans les villages des environs ; St PRIX, St MICHEL D’AURANCE, LES NONNIERES , St BARTHELEMY LE MEIL , LE CHEYLARD. Le village de St JEAN-CHAMBRE n’a plus ses registres paroissiaux. Par contre à CHALANCON , au lieu même du jugement et village avoisinant St JULIEN LAROUSSE, on trouve bien un décès peu ordinaire. Le 2 mars 1766 on trouve sur le chemin qui va des Champeaux à Labro, le corps de Jeanne Marie MAZET, 33 ans demeurant au lieu de Gréas, paroisse de St JULIEN LABROUSSE
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Alors est-ce le meurtre de Jeanne Marie MAZET qui vaudra à Jacques le terrible supplice de la roue ? Nous ne le savons toujours pas pour l’instant.
Le jugement du parlement de Toulouse fait mention de la complicité de Jean TESTARD, que "la justice recherche toujours". Cette famille TESTARD également originaire de St JULIEN LABROUSSE, elle est même alliée a la famille MARLHINS . Marianne MARLHINS , la sœur de Jacques épouse le 11 mai 1762 Jean Jacques TESTARD.
La dernière information que nous livre les registres paroissiaux de St Julien LABOUBROUSSE est le remariage de Jeanne Marie REY , la veuve de Jacques, avec Jaques TROUILLER le 16 mai 1781. C’est pour ce mariage qu’elle a eu besoin de la mention du décès de son premier mari, mention que l’on a retrouvée dans le registre de St Julien Labrousse ;
C’est « l’acte insolite » qui est au départ de cette histoire .
Cet article est le fruit d'un travail collectif : Maryse DUPLAN, Gérald DURAND, Raymond PERIADES, Alain TOURVIEILLE y ont participé.
Merci également à :
- Andrée MUSCAT pour les photos de Toulouse
- Renée TOURVIEILLE pour les recherches aux AD de Privas
- Fabrice ANDRIEUX et Gérard BONNEHON, membres de l'EGMT, pour leurs recherches aux AD de Toulouse.
Article rédigé par Alain TOURVIEILLE