vendredi 31 août 2007

Edito

Il est 22h06 et demain ce sera le 1er septembre.
Une date qui traditionnellement marque la rentrée. Pourtant c'est encore l'été mais il y a déjà dans l'air les premières notes annonciatrices de l'automne.

Nous allons reprendre le chemin des écoliers, plancher sur les sujets que nous passionnent, retracer nos souvenirs d'enfance, faire parler des textes aux signes parfois barbares, exhumer de nos albums des photos couleur sépia sur lesquelles nous tenterons, parfois en vain, de deviner au travers d'un regard, du dessin d'une bouche ou du caractère d'un nez, une ressemblance familiale : est-il un des miens ? Est-il simple voisin, est-il un passant, un qui restera inconnu de moi ?

Car la rentrée c'est aussi ça, faire tourner les aiguilles de l'horloge à l'envers, jouer avec ce temps que nous aimons tellement remonter, nous autres passionnés par l'histoire de nos villages et de nos villes, par le quotidien de nos ancêtres; nous sommes de retour, avec nos écrans, nos claviers, ou papier et crayons: peu importe le support, peu importe la couleur de l'encre pour nous, amoureux fous du passé et de ses secrets.

Bonne rentrée à tous !

jeudi 16 août 2007

Le Mas des Bruges

Ce qui nous fait tant rêver maintenant, dans notre monde tellement aseptisé, ce pittoresque à la recherche duquel nous sommes tant accrochés dans chacune de nos escapades en Ardèche ou ailleurs, devait être un présent bien rude à vivre pour nos aïeux. Nous nous extasions avec émotion devant une vieille masure mais nous oublions parfois tout ce qui allait avec et qui témoignait de la pauvreté et du manque d'hygiène au quotidien.

Voici ce qu'écrit Jean Volane, à propos de quelque hameau pittoresque qu'il ferait si bon découvrir au détour d'une colline, aujourd'hui :

Le repos des âmes

Les cloches de la vieille tour geignent, lançant leurs glas funèbres à tous les échos du Vivarais. On enterre aujourd'hui la Marion du père Boritte - un vieux fermier du Mas des Brugres - joli petit hameau collé au flanc d'une montagne couverte de châtaigniers et de bruyère rouge.

Elle fait plaisir à voir cette poignée de maisons acagnardées au soleil comme de vieilles femmes. Oh ! Mais de loin seulement .

Si vous gravissez les ruelles montantes et pavées du Mas des Bruges, vous êtes obligé de vous serrer les ailes du nez, tant les odeurs que vous percevez sont désagréables. L'oeil n'est reposé par rien de gentil et de propre : des intérieurs enfumés, avec, pour plancher de la boue tassée par des générations de paysans, de la charcuterie qui pend aux grosses poutres noires, quelques images d'Epinal, deux ou trois chromos de saints au-dessus d'un bénitier surmontant le chevet du lit; des mioches crasseux et morveux qui jouaient demi-nus au seuil des portes.

Volane, Jean. "En Vivarais" : Tome I - impressions, descriptions, notes historiques, ed.: Paris ; Nancy : Berger-Levrault, 1897

mercredi 15 août 2007

La Gazette de l'Ardèche, mode d'emploi
















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Vous aimez écrire ? Adressez-moi vos textes, photos, articles etc... afin que je les mette en ligne.

La seule contrainte posée est thématique: il s'agit d'écrire sur l'Ardèche d'hier.

Souvenirs personnels, anecdotes, événements historiques, tout est en thème dès lors que nous apprenons, à travers vos mots, à mieux connaître ceux qui ont vécu dans nos villages avant nous.
Alors, si l'aventure vous tente, contactez-moi

En outre, comme sur tout blog, vous avez également la possibilité de vous exprimer en ajoutant des commentaires aux articles proposés.

Bonne plume !

dimanche 5 août 2007

Le déserteur de Saint-Pons

Mazon, Albin (1828-1908). Voyage au pays Helvien. 1885.

Pendant l'occupation étrangère de 1815, la ville de Montélimar eut une garnison autrichienne. Quelques détachements, fréquemment renouvelés, étaient envoyés de temps à autre dans les principales localités des environs. C'est ainsi que dans la Vivarais, les soldats de l'Autriche parurent souvent à Viviers, au Teil, à Rochemaure,, à Aps, à Villeneuve, etc. Nos populations éprouvaient naturellement peu de sympathie pour ces étrangers. Si l'on n'osait pas toujours traduire par des actes les sentiments de répulsion qu'ils inspiraient, on se génait moins pour les exprimer en paroles. Un très petit nombre de ces soldats comprenaient quelques mots de français; aucun ne pouvait entendre le langage vulgaire du pays. Aussi arrivait-il souvent que les reflexions les plus malveillantes, même injurieuses, étaient librement échangées à la barbe des envahisseurs de la France.

Ce ne fut donc pas sans une grande surprise, mélée de quelque effroi, que les patriotes d'Aps s'aperçurent un jour qu'un sous-officier récemment arrivé à la tête d'un nouveau détachement de cavalerie, comprenait nonseulement le français mais encore le patois, et même qu'il le parlait très facilement et avec plaisir.

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samedi 4 août 2007

Le parricide de Lussas

Mazon, Albin (1828-1908). Voyage au pays Helvien. 1885.

Parmi les chroniques judiciaires de l'ancien temps qu'on raconte le plus fréquemment dans les veillées, la suivante est celle qui suscite toujours le plus grand succès d'émotion :

Une jeune fille de Lussas, en service à Villeneuve, voulait se marier avec un soldat, mais ce mariage ne plaisait pas à sa mère qui refusait son consentement. Un jour la fille se rendit à Lussas auprtès de sa mère dans l'espoir de la fléchir, mais elle rencontra une résistance inébranlable. Elle conçut alors un horrible projet...

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