dimanche 28 septembre 2008

Si je parlais du Cros ....




Suis-je née trop tôt ou bien trop tard… ?



Tout a commencé l’été 2001, quand j’ai décidé de découvrir enfin ce CROS-DE-GEORAND, dont j’avais vaguement entendu parler par mes grands-parents.



Je me souviens, étant petite, quand je posais des questions sur mes ancêtres, on me répondait

« ils viennent de là-haut, du plateau… ».



C’est vrai que le paysage et le climat sont bien différents de celui de l’Ardèche du Sud… Pas de cigales, pas de pêchers, pas de touristes se baignant dans les eaux vives…



Eté 2001 donc, quand on arrive de la route par St Cirgues en Montagne, le panneau CROS DE GEORAND s’offre à nous au lieu-dit « La Palisse ». Pour les touristes, ce lieu est indiqué sur les guides pour le barrage sur la Loire (qui ne prend sa source que quelques kilomètres plus haut), mais pour moi c’est surtout le lieu où vécurent et où sont décédés certains de mes ancêtres à la fin du XIXème siècle.



Lorsque nous arrivâmes à La Palisse, ma fille (14 ans à l’époque) et moi-même, tout était paisible, quelques maisons parsemées…


Néanmoins, nous rencontrons sur le pas d’une porte, une dame à qui nous demandons si des VOLLE habitent encore ici… Cette sympathique dame nous montre de la main une maison 50 mètres plus loin en nous disant : « Tenez, pas plus loin que là, vous trouverez Louise, c’est une VOLLE et elle vit là depuis toujours ! ». Vous imaginez quelle fut notre joie ! et de ce pas nous nous rendîmes frapper à la porte de Louise. Une charmante dame vient nous ouvrir, nous lui expliquons brièvement le pourquoi de notre visite, et de suite elle nous accueille chez elle.

Devant une tasse de café chaleureusement servie et quelques photos sorties d’un tiroir, Louise, 88 ans, nous raconte sa vie à La Palisse. Ma fille, étonnée qu’elle soit née ici et n’ait jamais quitté ce village, lui demande alors : « Mais vous deviez vous ennuyer ici !! » « Oh que non, répond Louise, on s’amusait autrefois, tu vois là bas c’était une place et tous les samedis il y avait un bal, on rencontrait beaucoup de monde et puis les hommes se levaient matin pour aller pêcher les truites qu’ils portaient à pied à VALS LES BAINS pour les grands hôtels, beaucoup de monde habitaient ici tu sais et puis …. la voiture est arrivée et beaucoup sont partis, il y en a même qu’on n’a jamais revus…. ». J’ai senti une larme arrivée au bord de mes paupières, mais j’étais contente que ma fille adolescente entende ce bonheur… simple.


Avec Louise, on essaie de trouver des ancêtres communs, elle me parle de Catherine, je lui parle de mon grand-père, de son père, mais c’est difficile pour nous de faire le lien.


En effet, fin XIX et début XXème, les personnes prenaient souvent comme prénom le deuxième ou troisième enregistrés sur l’état civil !

Louise en fait se nommait Marie-Anne VOLLE (dite Louise) et elle-même a épousé un VOLLE. Elle nous parle de son fils Claude, facteur dans la Drôme.


Entre temps, son voisin, Léon, est venu lui rendre visite, elle nous le présente : « Vous voyez, lui aussi, c’est un cousin ! ».


Nous l’avons quittée très émues… pour continuer notre périple à la Mairie du Cros, en lui promettant de la tenir au courant de nos recherches généalogiques.

Plus tard, j’ai pu faire le lien. Louise est la fille de Bernard VOLLE et de Madame L. Bernard étant lui-même un des six fils de Louis VOLLE et de Marie Virginie TAULEIGNE. Et Louis VOLLE n’était autre que le frère jumeau de Jean Pierre, mon arrière arrière grand-père, né le 14.10.1833 à Champlatier (Cros de Géorand), cultivateur puis mineur à Rochessadoule (30), revenu décédé en 1887 à Larestas (lieu dont personne n’a entendu parler au Cros), mais qui semblerait d’après le rapprochement des mentions sur des actes d’état civils, être voisin de La Cassonié…





1887… cette fameuse inscription sur la Croix… à la Cassonié…




Malheureusement, le temps passe, les recherches prennent du temps… et je n’ai jamais eu la joie de revoir Louise pour partager et revivre avec elle, ses souvenirs et mes trouvailles… Louise est décédée 2 ou 3 ans plus tard…



Eté 2008 : Me revoilà à la Palisse, le hameau me semble plus grand que la première fois. C’est vrai qu’en 2001, je n’avais pas pris le temps de visiter, j’étais tellement bien chez Louise !


La maison de Louise est toujours là… vide… Hélas !

Celle de Léon fermée aussi…


C’est pourquoi, il faut savoir profiter des bons moments du temps présent…






Article rédigé par Fabienne Volle


Nota : par respect de la vie privée, les prénoms et certains noms ont été modifiés.

1 commentaire:

Jean Marie Desbois a dit…

Merci pour cet article. Il s'agit typiquement d'histoire locale associée à la généalogie. Ce genre de recherche rend vivants nos ancêtres. Merci encore.