dimanche 28 octobre 2007

La Commanderie de Jalès

Un brin d'histoire


Il y a 700 ans, Philippe le Bel jette les Templiers en prison

Berrias-et-Casteljau

La commanderie de Jalès est l'un des rares édifices bâtis parles Templiers qui ait traversé les siècles en conservant la quasi-totalité de ses bâtiments d'origine.






Construite en 1140, elle était l'une des bases arrière de l'activité de l' Ordre en Terre Sainte. Grosse ferme dont les revenus servaient en Orient, monastère, caserne, lieu de recrutement, maison de retraite, puis siège d'un fief, Jalès fut tout cela. Moines et soldats, les Templiers possèdent de vastes domaines. Ils dépendent directement du pape et n'ont de comptes à rendre ni au roi, ni même au clergé du royaume.



Leurs richesses font quelques jaloux... Le 13 octobre 1307, Philippe le Bel jette les Templiers du royaume en prison. Après un procès douteux, le pape Clément V dissout l' ordre en 1312. Leurs biens seront confiés aux Hospitaliers de Jérusalem, plus tard Chevaliers de Malte. Templiers, Hospitaliers ou Chevaliers de Malte, les commandeurs de Jalès seront de fait, jusqu'à la Révolution les Seigneurs locaux, craints des habitants sur qui ils percevaient l'impôt. L'un des commandeurs les plus célèbres fut le Bailly de Suffren qui s'illustra sous Louis XVI.


En 1790 un camp de protestants armés s'étant réunis dans la plaine de Boucoiran, Louis de Malbosc, maire de Berrias, installe le premier « camp de Jalès », qui comprendra entre 30 000 et 40 000 hommes, catholiques désireux d'en découdre avec les protestants du Gard et patriotes légalistes. Les esprits finissent par se calmer mais l'affaire fait grand bruit.


En février 1791, un second camp ira à l'échec. Le troisième et dernier camp de Jalès, en 1792, est clairement une tentative contre-révolutionnaire menée par le Comte de Saillans et le prieur de Chambonnas pour rétablir l'ancien régime. Le complot est découvert, Saillans se réfugie au château de Banne, où il sera défait avant d'être décapité place de la Grave aux Vans.
Jalès connaîtra un début d'incendie et le fort de Banne sera détruit.

Vendu comme un bien national en 1793, la Commanderie fut rachetée par des paysans qui utilisèrent les locaux comme habitations et bâtiments agricoles.Une partie importante appartient aujourd'hui au département.

Article paru dans le Dauphiné Drôme-Ardèche le 13/10/07 non signé

A consulter, le très beau site consacré à la Commanderie de Jalès

Transmis par Kalou07

mardi 23 octobre 2007

L’occitan, qu’es aquo ?

L’occitan ou langue d’Oc est une langue latine dont on retrouve les traces au Moyen Age.

Du XI ème au XIIIème siècle , l’occitan est la langue des « trobadors ». Ces poètes chantent l’amour et la douleur amoureuse. Parmi les plus connus :

- Guilhem IX d’Aquitaine
- Bernard de Ventadour
- Guiraut Riquier


qui font l’éducation sentimentale de l’Europe.





C’est également en Occitan qu’est rédigée la première grammaire occidentale.

On remarque à l’époque la Cour d’Aquitaine (cf ci-contre Aliénor d’Aquitaine) qui contrairement à celle des Francs (très rustres) est d’un raffinement extrême.



Cliquer pour agrandir


L’aire géographique occitane
correspond à une trentaine de départements :

- du Sud de Limoges jusqu’en Catalogne Espagnole ( où l’Occitan est langue co-officielle depuis
1990) excepté le Pays Basque.
- de l’Auvergne jusqu’au Piémont italien inclus (dialecte dauphinois)
- et bien sûr toute la zone sud - sud-est (Midi- Pyrénées - Languedoc Roussillon et Provence
Alpes Côte d’Azur)


Le Provençal et l’Occitan

Le Provençal est une variété de l’Occitan.
C’est en Provençal qu’ont été écrits les chefs-d’œuvre de littérature occitane de Frédéric Mistral.

A côté de l’occitan central (Languedocien) les autres grandes variétés sont le Gascon et le Nord - Occitan.
Il s’agit donc d’un ensemble de parlers quelquefois assez différents mais ayant une base commune.
L’intercompréhension se fait assez facilement entre les diverses formes régionales.


Patois et Occitan

Patois : mot infâmant , inventé à la Cour du Roi de France pour mépriser puis faire disparaître tous les parlers différents de la langue officielle : le Français.

On a fait croire à nos ancêtres que le patois était un parler vulgaire, sans culture, qu’il ne fallait surtout pas transmettre aux enfants.
A l’école où le Français était obligatoire, combien de punitions ont été infligées aux malheureux qui « lâchaient une expression interdite »……


L’histoire de la bobine

L’élève qui s’exprimait en Occitan recevait une bobine dont il devait se débarrasser au plus tôt sous peine d’être puni le soir.
Donc , dès qu’il entendait un autre élève placer un mot « interdit » dans la conversation,il s’empressait de la lui donner.
Et ainsi de suite tout au long de la journée.
Et c’était le « pauvret » qui était en possession de cette maudite bobine qui , le soir, écopait de la punition……

Voici comment l’Occitan fut dévalorisé et ce, durant plusieurs générations.

Mes souvenirs des années 50-60 le démontrent encore.
Il arrivait au père de parler quelque peu Occitan…… et c’était la mère -soucieuse de la bonne éducation de sa progéniture- qui l’interpellait :

- « Ne parle pas patois devant les enfants! »

De nos jours, combien de personnes âgées qui connaissent pourtant bien le parler Occitan refusent de le faire lorsqu’on les en prie… C’est que ces préjugés sont encore bien ancrés.

Et pourtant quelle richesse nous avons là…

La permanencia de nôtre patrimôni es ligada al destin de la lenga occitana

Article rédigé par ZENOBIE

Qui s’est aidée d’une brochure réalisée par le Servici de la lenga Occitana de Montpellier
Du livre « Bougres d’ânes » d’Aimat SERRE pour l’histoire de la bobine
Et d’un compte-rendu de celui qui m’a aidée à retrouver la langue de mes ancêtres
L’occitaniste Peire MAZODIER

mercredi 10 octobre 2007

Les Contes de la Burle



Lorsqu'en 1982 et 1984, l'écrivain ardéchois Jean Durand, alors journaliste au «Dauphiné Libéré», publie les Contes de la Burle et les Nouveaux contes de la Burle, il ne sait pas encore que ses deux ouvrages feront date dans la littérature ardéchoise. En effet, ces deux livres représentent l'un des plus beaux succès de l'autoédition, mais surtout ils nous offrent le plus authentique et le plus émouvant témoignage de la vie rurale du haut-plateau ardéchois.


En effet, connaissez-vous les vieux garçons heureux du haut-plateau du Vivarais : Tabac de Rognon, Clovis des Oulettes, Régiou-la-Liberté ? ou les vieilles de notre pays ardéchois : Victoria Fraysse qui est du «pays où coule le lait et le miel», la Marie-aux-Chats qui avait des doigts de fée, la Joséphine de François-du-courrier qué atchétou lou drôlé, ou encore Maria la Vieille solitaire et son chien borgne ? Avez-vous déjà rencontré les derniers facteurs à pied de l'Ardèche : le Gustou-du-tailleur, Avouac qui avait de la glace sur sa chemise, Saussac qui faillit périr étouffé dans la «gafouille» ?


Ces personnages venus d'un autre âge, saisis sur le vif par la plume magistrale de l'auteur, ces vieux qui «sous leur toit de chaume ou de lauze, dans leur solitude et leur frugalité, «ont gardé le même mode d'existence que leurs ancêtres», eux qui « maintiennent vie et traditions» dans un «pays» balayé par la burle «violente, sournoise, envahissante», ces vieux ne sont-ils pas un peu le visage de nos propres ancêtres ? Ne font-ils pas déjà partie, et pour toujours, de notre mémoire collective ?

Pour toutes ces raisons, et bien d'autres sans doute liées à nos racines ardéchoises, il faut lire et relire, pour soi et pour nos enfants, ces authentiques portraits d'hommes et femmes humbles à jamais disparus dans la fosse commune du temps.

Les Contes de la Burle sont aujourd'hui édités par les éditions de la Mirandole.

Article rédigé par Thierry Sabot