mercredi 16 avril 2008

La peste de 1720


Notes du curé de Sablières, pour les années 1720, 1721 et 1722.

« cette année 1720 la provence a été affligée du fléau terrible de la peste, dans trois mois qui sont septembre,octobre et novembre elle a emporté dans la seule ville de Marseille plus de cent mille personnes; la ville d'aix a été aussi considérablement endommagée et la crainte de ce mal contagieux a donné l'allarme dans tout le royaume et fait prendre de grandes précautions par tout. Dans les villes on fait garde exacte n'y recevant aucuns etrangers s'ils n'ont de certificat de santé, ce qui a interrompu le commerce. Le rhone est si exactement gardé qu'on espère par la garantir le vivarès la suite fera voir si dieu aura eu egard a toutes ces precautions n'etant pas exempts de peché nous ne meritons pas d'etre exemps des fleaux de sa Justice »

Source : AD 07, page 172 du registre BMS 1708-1735


« la présente année 1721 la peste s'est declarée dans le gevaudan; la canourgue marvejols mende et quelques villages circonvoisins en ont été extremement affliges; et malheureusement ce mal s'est introduit dans le vivarès par la foire de St bathelemy a St giniès ou plus de la moitié des habitans de cette paroisse sont morts de peste, mr le cure a ete du nombre n'ayant rien menagé pour secourir son pauvre peuple de cette triste conjoncture; cette paroisse a demeuré bloquée par une ligne de troupes pendant six mois que le mal y a duré, il faut croire que cette précaution jointe a la garde exacte qu'on a fait par tout a preservé ce pays au moins jusqu'ici, a la reserve toutefois de Laurac et des Chambons ou sont morts presque tous les religieux.ce pays cy regardé comme infecté est actuellement fermé par deux lignes de troupes du roy qu'il est deffendu de passer sous peine de la vie. Ces lignes sont de pradelles a la rivière d'ardeche. Le commerce de ce pays ne s'étend pas au dela il n'en sort rien et il n'y entre rien qu'a travers les barrieres etablies en divers endroits. Jusqu'ici cette paroisse et les circonvoisines juissent d'une santé parfaite, le Seigneur nous donne le temps de suivre penitence d'implorer sa miséricorde et de nous mettre dans de saintes dispositions pour pouvoir lui demander avec confiance qu'il daigne nous preserver de ce fleau terrible de sa juste colere ».

Source : AD 07, pages 188 et 189 du registre BMS 1708-1735.


« cette année 1722 nous avons vu par la miséricorde de dieu cesser le fleau de la peste qui avait rependu une si grande terreur dans tout le pays; il n'y a eu aucun malade dans les endroits pestiférés depuis le mois de may dernier et les lignes que formaient les troupes du Roy ont eté levées le 15 de novembre passé et le commerce retabli et le te deum chanté dans toutes les eglises en action de graces ».

Source : AD 07, page 204 du registre BMS 1708-1735
Gravure : Jean-Jacques MANGET : Traité de la peste. Genève, 1721. Frontispice (Cote BIUM : 34449)

Relevé par Guy Plagnol

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