mardi 16 février 2010

La peste, la justice divine et le Curé de Sablières

Les notes du Curé de Sablières, en 1720, sur le fléau qui ravagea le pays.

Cette année 1720 la Provence a été affligée
du fléau terrible de la peste, dans trois
mois qui sont septembre, octobre et novembre
elle a emporté dan la seule ville de Marseille
plus de cent mille personnes; la ville d'Aix
a eté aussi considérablement endommagée
et la crainte de ce mal contagieux a
donné l'allarme dans tout le royaume
et fait prendre de grandes precautions
partout. Dans les villes on fait garde
exacte n'y recevant aucun etrangers
s'ils n'ont de certificats de santé, ce qui
a interrompu le commerce. Le Rhone
est si exactement gardé qu'on espère
par la de garentir le Vivarès. La
suitte faira voir si Dieu aura eu egard
a toutes ces précautions n'étant pas
exempts de peché nous ne meriton
pas d'être exempt des fleaux de
Sa Justice

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II -
La presente année 1721 la peste s'est
declarée dans le Gevaudan, la Canourgue,
Marvejol, Mende et quelques villages
circonvoisins en ont été extremement
affligés, et malheureusement le mal
s'est introduit dans le vivarès par la
foire de St barthelemy a St genies, ou
plus de la moitié des habitans de cette
paroisse sont morts de peste, Mr le Curé
a ete du nombre n'ayant rien ménagé
pour secourir son pauvre peuple. cette paroisse
a demeuré bloquée par une ligne des
troupes pendant dix mois que le mal y
a duré, il faut croire que cette
precaution jointe a la garde exacte
qu'on a fait partout a preservé ce
pays au mois jusqu'ici, a la reserve
toutefois de Laurac et des Chambons
ou sont morts presque touts les religieux.
Ce pays cy regardé comme infecté est
actuellement fermé par deux lignes
de troupes du Roy qu'il est defendu
de passer sous peine de la vie. Ces
lignes sont de Pradelle a la riviere
d'Ardeche. Le commerce de ce pays
ne s'etand pas, au dela il n'en sort
rien et il n'y entre rien qu'a travers
les barrières etablies en divers endroits.
Jusqu'ici cette paroisse et les circonvoisins
jouissent d'une santé parfaite, me
seigneur nous donne le temps de
faire pénitence, d'implorer sa
miséricorde et de nous mettre
dans de saintes dispositions pour
pouvoir luy emender avec confiance
qu'il daigne nous preserver de
ce fleau terrible de Sa juste colère.
1721

Note :

Cette année 1722 nous avons vu par
la misericorde de Dieu cesser le fleau
de la peste qui avait rependu une si
grande terreur dans tout le pays. Il n'y
a eu aucun malade dans les endroits
pestiférés depuis le mois de may dernier
et les lignes que formaint les troupes du
Roy ont eté levées le 15 de novembre
passé et le commerce retabli et le te
deum chanté dans toutes les eglises en
action de grace.


Source : AD07 commune de Sablières - Registre 1721 -
Relevé par Zénobie

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